Club Olympic Domdidier
Lutte libre et gréco-romaine
, Morier Nathan

L'arbitrage dans la lutte

Interwiew Robin Mamié

Robin Mamié : l’arbitre suisse qui fait rayonner la lutte sur la scène internationale

Dans l’univers exigeant de la lutte libre et gréco-romaine, Robin Mamié s’est imposé comme une référence en matière d’arbitrage. À 30 ans, ce Suisse, ingénieur logiciel au Tribunal fédéral à Lausanne, est également arbitre international de catégorie UWW I. Depuis ses débuts en 2011, il a gravi les échelons jusqu’à officier lors de prestigieux tournois mondiaux.

Un parcours motivé par la passion et la famille

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Robin n’a jamais été lutteur. Pourtant, son immersion dans ce sport remonte à l’enfance. Fils de Roger Mamié, ancien lutteur et arbitre, il a grandi au bord des tapis, assistant aux combats et apportant son aide lors des tournois. C’est lors des championnats du monde vétérans de 2010 à Domdidier qu’il a décidé de se lancer dans l’arbitrage, une manière pour lui de relever un défi tout en partageant un moment fort avec son père.

Les défis de l’arbitrage

Arbitrer un combat de lutte, c’est être au cœur de l’action. Chaque décision doit être prise en une fraction de seconde, sans possibilité de retour en arrière. « Il faut avoir confiance en soi et rester calme, même sous la pression des entraîneurs et du public », explique Robin. Une erreur peut rapidement faire basculer un combat, et l’arbitre doit s’imposer avec autorité tout en restant juste. Cette capacité à gérer le stress et à prendre des décisions rapides lui sert également dans sa vie professionnelle.

Des expériences inoubliables

Parmi ses moments les plus marquants, Robin cite la finale de la Swiss Wrestling Premium League, où il a dû gérer une foule survoltée, ainsi que le Ranking Series de Zagreb en 2024, où il a arbitré des champions de renommée mondiale. Il a également eu l’honneur d’arbitrer cinq finales lors des championnats du monde U20, une reconnaissance de son talent et de son engagement.

Un regard sur l’arbitrage et son avenir

Pour Robin, un bon arbitre doit avant tout faire preuve d’humilité. « Accepter la critique et être prêt à se remettre en question est essentiel pour progresser », affirme-t-il. Il déplore toutefois le manque de transparence dans l’évaluation des arbitres à l’international et s’investit activement pour améliorer cet aspect en Suisse. Il a notamment mis en place une plateforme en ligne permettant aux arbitres d’accéder à des retours constructifs sur leurs performances et de s’entraîner via des vidéos annotées et des tests.

Son objectif ultime ? Participer aux Jeux olympiques. S’il vise d’abord les Jeux de la Jeunesse à Dakar en 2026, il rêve d’officier à Los Angeles en 2028 ou Brisbane en 2032.

Un appel aux futurs arbitres

À ceux qui hésitent à se lancer, Robin conseille de tenter l’expérience : « Il n’y a aucun engagement au départ, et la plupart des nouveaux arbitres y prennent goût très rapidement. » Loin des clichés, l’arbitrage est une aventure passionnante, formatrice et accessible à tous.

Avec son engagement et sa passion, Robin Mamié incarne cette nouvelle génération d’arbitres qui contribuent à faire évoluer la lutte, en Suisse et à l’international.